et j’ai peur de la vie. »
Jean Cocteau. La lampe d’Aladin.
Son père se suicide lorsque Jean a neuf ans.
Milly-la-Forêt n’est pas une petite ville. C’est juste un gros village, mais bien situé, à la croisée des anciens chemins de diligences Paris-Lyon et Fontainebleau-Orléans : vieux village de marchands, de foires, et capitale des plantes aromatiques.
Pour pouvoir travailler au calme en-dehors de Paris, Jean Cocteau achète fin 1947 à Milly avec Jean Marais la Maison du Bailli, près du château. Ils la meublent de plein de formes et de couleurs. Cocteau n’y vient d’abord qu’occasionnellement, puis plus longuement à partir du moment où il se lie avec Edouard Dermit.
Les chevaliers des Croisades avaient rapporté d’Orient la lèpre et, à partir du XIIe siècle, les lèproseries s’ouvraient en France de plus en plus nombreuses pour accueillir les malades. C’est ainsi que fut construite celle de Milly, comprenant une chapelle édifiée en 1136.
Dans les années cinquante, il ne restait plus de la maladrerie de Milly qu’une chapelle dédiée à Saint-Blaise, martyr du IVe siècle qui guérissait par les « simples », c’est-à-dire les plantes médicinales -et les prières !
Cocteau, lorsqu’il découvrit cette histoire, voulut redonner vie à cette chapelle abandonnée. Lui qui disait : « Le souffle qui m’habite, je le connais mal, mais il n’est pas tendre. Il se moque des malades » décore en 1959 les murs de la chapelle, en souhaitant que ce fut au profit des oeuvres sociales de Milly.
Dans le petit jardin aménagé autour de la chapelle, une mise en garde : « les plantes simples sont souvent toxiques et vénéneuses »…
Quatre ans plus tard, le 11 octobre 1963, il décède à Milly, à soixante quatorze ans, quelques heures après Édith Piaf. Il y repose depuis, dans la Chapelle Saint-Blaise des Simples.
Autres demeures de l’auteur
Par ailleurs, outre le sud de la France, Jean Cocteau a également occupé plusieurs domiciles parisiens :
– l’appartement de sa mère, 10 rue d’Anjou,
– 9 rue Vignon au début des années trente, dans un appartement occupé plus tôt par Pierre Reverdy, puis le Madeleine-Palace-Hôtel, 1 rue Tronchet, fin 1934,
– l’hôtel de Castille, 37 rue Cambon, début 1938,
– 9 place de la Madeleine, avec Jean Marais, au printemps 1938,
– l’hôtel Ritz
– l’hôtel du Beaujolais, 15 rue de Beaujolais (qui n’existe plus) en décembre 1939,
– l’entresol du 36 rue de Montpensier, qu’il occupe fin 1940 et pendant plus de vingt ans,
– rue La Bruyère,
– 62 avenue Malakoff (aujourd’hui avenue Raymond-Poincaré),
– l’hôtel Biron, rue de Varenne.
Cocteau est également un voyageur. Avec Gide et d’autres, il passe l’hiver 1929 à la villa Saint-Bernard, la grande demeure-paquebot de Marie-Laure de Noailles située sur les hauteurs d’Hyères. En juillet 1938, le voilà à Toulon avec Marais, 4 impasse du Quai-du-Parti chez la décoratrice Coula-Roppa.
Pour visiter le lieu
Maison de Jean Cocteau. 11 bis rue du Lau, 91490 Milly-la-Forêt (derrière l’église). La maison est habitée par les héritiers du poète et n’est pas ouverte au public.
La chapelle Saint-Blaise des Simples, décorée par Jean Cocteau et abritant sa tombe. Ouverte au public toute l’année, de 10h à 12h et de 14h à 18h (17h en hiver). Tel : 01 64 98 84 94.
Quelqu’un à contacter ?
Office du Tourisme de Milly. 60 rue Jean Cocteau, 91490 Milly-la-Forêt. Tel. : 01 64 98 83 17. Fax : 01 64 98 94 80.
Association des Amis de la Chapelle Saint-Blaise, 91490 Milly-la-Forêt.
La Société des amis de Jean Cocteau peut être contactée par J. Fery, 174 avenue du Maine, 75014 Paris.
Le site Cocteau.
À voir aux alentours
– Georges Duhamel à Dourdan et Créteil,
– Jean-Louis Bory à Méréville,
– Bernardin de Saint-Pierre et Alfred Jarry à Corbeil-Essonnes,
– Alphonse Daudet à Draveil-Champrosay,
– George Sand à Palaiseau,
– Charles Péguy à Lozère,
– Hugo à Bièvres,
– Malraux et Louise de Vilmorin à Verrières-le-Buisson,
– Paul Fort à Montlhéry.
Petite bibliographie
La maison du poète (Das Haus des Dichters). Jean Cocteau. Zurich, 1962.
Cahiers Jean Cocteau. Éditions Gallimard.
Balade en Essonne sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Craissati. Éditions Alexandrines.
Jean Cocteau. Claude Arnaud, Gallimard, 2003.