Enquêtes de police dans le vieux Paris (2)

Après des premiers vagabondages dans le passé de la capitale (voir notre article 306), revenons sur les traces du crime, avec le même héros (Louis Fronsac) et de nouveaux (Éléonore de Kerruis et les frères Roquebère).


Avec Béatrice Nicodème, on pénètre dans le Paris du Consulat et on réapprend l’Histoire par le biais de l’intrigue policière.

En 1800, des immigrés ont regagné la capitale. Bonaparte est l’homme fort de la capitale mais les menaces proviennent aussi bien de Jacobins que de royalistes – chouans ou immigrés de retour au pays. En l’occurrence, c’est le vendéen Georges Cadoudal qui – par complices interposés et avec le soutien de fonds anglais – va essayer d’attenter à la vie du Premier consul (il s’y essaiera à nouveau en 1804[[C’est aussi Cadoudal que l’on retrouve derrière le projet d’enlèvement du sénateur Clément de Ris en Touraine, que Balzac décrit dans Une Ténébreuse Affaire. Cadoudal est finalement arrêté en mars 1804, après une belle course poursuite, à l’angle de la rue des Fossés-Monsieur-le-Prince (rue Monsieur-le-Prince) et de la rue de l’Observance (rue Antoine-Dubois).]]).

1) Carbon, un des conjurés, cache 23 rue de Paradis la jument et la charette qui vont servir à l’attentat de la rue Sainte-Nicaise[[La Conspiration de l’hermine, Béatrice Nicodème, Librairie des Champs-Elysées, collection Labyrinthes.]].

2) Dans le même récit, l’héroïne Éléonore de Kerruis retrouve un autre conspirateur, Saint-Réjeant, au restaurant Frascati, à l’angle de la rue Richelieu et du boulevard Montmartre (110-112 rue de Richelieu).

C’est aussi l’adresse du pied-à-terre que Balzac loue au tailleur Buisson sous les toits, à partir de 1838, Frascati ayant disparu deux ans auparavant lorsque les nombreux établissements de jeux qui foisonnaient dans le quartier ont été interdits d’activité. Il a été démoli et un immeuble lui a succédé, construit par Jean Buisson, tailleur-spéculateur immobilier.

Chez Frascati également, Narcisse Roquebère suit un certain M. Valère, ancien complice de Cadoudal.

pontneuf.jpg7) Devant l’église de Saint-Germain-L’Auxerrois, Fronsac, déguisé en vagabond, se fait volontairement arrêter par son ami commissaire Gaston de Tilly, afin d’échapper à la surveillance de ses compagnons d’infortune et de pouvoir révéler à Gaston l’existence du complot contre Mazarin.

8) Après s’être introduit déguisé dans Paris pour prévenir la cour de la conjuration des Importants, Fronsac trouve un abri temporaire dans le logement de ses serviteurs, rue Dauphine. Blessé par ses poursuivants, il se réfugie dans l’église Sainte-opportune, en haut de la rue des Lavandières-Sainte-Opportune, puis passe la nuit dans le cimetière des innocents (actuelle place J. du Bellay).

9) Eléonore habite 31 rue du Bac.

10) Fronsac assiste début 1643 à une pièce donnée par L’Illustre théâtre de Molière rue des Fossés (13 rue de Seine et 12 rue Mazarine), dans l’ancien jeu de paume des Métayers (mais la plaque apposée là nous dit que la troupe de Molière ne s’y installa qu’en décembre 1643 ; mystère…).

11) La Gazette de Théophraste Renaudot apparaît à plusieurs reprises dans La Conjuration des Importants. Aujourd’hui, une grande plaque 8 quai du Marché-neuf en garde le souvenir.

gazette.jpg12) Sur le conseil de François de La Rochefoucauld, Fronsac trouve refuge chez M. de Condé, dans l’hôtel de Condé dont l’entrée se trouvait en face du 20 rue de Condé. L’hôtel et ses dépendances, occupés par les Condé de 1610 jusqu’à Louis XVI, s’étendaient entre les rues de Vaugirard, Monsieur-le-Prince, de Condé et le carrefour de l’Odéon. C’est ici que le futur marquis de Sade voit le jour le 2 juin 1740. L’hôtel sera vendu à Louis XV en 1773 pour que s’établisse sur une partie de ce terrain le nouveau théâtre de la Comédie française (aujourd’hui théâtre de l’Odéon), destiné à remplacer celui de la rue de l’Ancienne Comédie devenu trop petit.

A voir aussi : www.polarhistorique.com, le blog sur le roman policier historique.

  1. 1
    Anonyme

    Enquêtes de police dans le vieux Paris (2)
    Georges Cadoudal n’était pas vendéen mais breton (Auray 56).

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