Angoulême est aussi la ville balzacienne par excellence, séparée entre :
– la « ville haute », appelée « le Plateau »[[et que Balzac nomme simplement « Angoulême » dans Les Illusions perdues.]], entourée de remparts et composée du Vieil Angoulême au nord et du quartier de la préfecture (XVIIIe – XIXe siècles) au Sud, et
– la « ville basse », des commerces et des ouvriers, abritant l’activité traditionnelle de la ville : la fabrication de papier à l’aide des dizaines de moulins qui puisaient dans l’eau claire de la Charente. Le quartier de L’Houmeau, que traverse la rue de Paris, accueillait les entrepôts de papier.
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Pourquoi balzacienne ? Parce que La société noble, unie alors au gouvernement[[de la Restauration – nous sommes au début des années 1820.]] devient là plus exclusive qu’en tout autre endroit de la France. L’habitant de l’Houmeau ressemblait assez à un paria (et, comme Rubempré, Balzac se voyait plutôt dans un bel hôtel du Plateau que dans une maison de l’Houmeau).
– la pharmacie et maison familiale des Rubempré se trouvait 141 (ancien 165[[Au 165 se trouvait la pharmacie Evangelista, qui a servi de modèle à l’écrivain.]]) rue de Paris, dans l’Houmeau. Lucien s’associe avec David Séchard (bientôt mari de sa soeur Eve) qui reprend la peu rentable imprimerie paternelle située à l’endroit où la rue de Beaulieu débouche sur la place Francis Louvel (à l’époque, place du Mûrier). L’imprimerie du Grand-Broquisse qui inspira Balzac a été remplacée par la poste.
L’imprimerie se trouve donc au coeur du Plateau, ce qui n’est pas pour déplaire à Lucien ;
– en effet, autant David investit son énergie dans son travail, autant Lucien investit la sienne dans des assauts répétés auprès des nobles familles du Plateau, et en particulier auprès de madame de
– 17 rue des Trois-Notre-Dame se trouve dans le roman le cabinet de lecture de madame Bernard,
– un duel entre M. de Bargeton et un proche qui avait médit de sa femme et de Rubempré conduit madame de Bargeton et Lucien à concrétiser plus tôt que prévu leur rêve d’aller conquérir Paris. Cela ne sera pas vraiment réussi pour Lucien, qui reviendra à Angoulême dix-huit mois plus tard.
Lucien descendit à l’Houmeau par la belle promenade de Beaulieu, par la rue du Minage et la Porte Saint-Pierre. S’il prenait ainsi le chemin le plus long, dites-vous que la maison de madame de Bargeton était située sur cette route. Il éprouvait tant de plaisir à passer sous les fenêtres de cette femme, même à son insu, que depuis deux mois il ne revenait plus à l’Houmeau par la Porte-Palet.
Quelqu’un à contacter ?
Via Patrimoine, association pour la valorisation du patrimoine d’Angoulême et de l’Angoumois, propose la consultation d’un riche fonds documentaire à l’hôtel de Ville d’Angoulême et des visites guidées (contact : patrimoine@mairie-angouleme.fr ou 33 (0)5 45 38 70 79).
Petite bibliographie
Randonnées en Charente. Julie Daurel et Hélène Lagardère, Editions Sud-Ouest.
Le piéton d’Angoulême. Astrid Deroost et Françoise Digel, Rando éditions.
Balzac chez Lucien de Rubempré, article de Paul-Emile Cadilhac dans Demeures inspirées et sites romanesques, tome I.
Les Illusions perdues. Balzac.
– Au château de La Rochefoucauld a vécu au XVIIe siècle l’auteur des Maximes,
– Alfred de Vigny au Maine-Giraud,
– encore au XVIIe siècle, Guez de Balzac est né et mort à Angoulême (respectivement place des Halles et 3 rue des Arceaux),
– quant à Balzac, il est venu en 1831, 1832 et 1833 séjourner chez ses amis Carraud à la poudrerie de la ville, située à 5 KM d’Angoulême et alors dirigée par M. Carraud, le mari de Zulma, amie et confidente de Balzac.
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