L’île aux peupliers.
Le marquis-jardinier-philosophe René de Girardin élève ses six enfants selon les principes de l’Emile, dessine ses jardins selon La Nouvelle Héloïse et aimerait que la société de son temps adopte Le Contrat social…
Il fait la connaissance de Rousseau en 1776…
Depuis plus de dix ans, l’ancien colonel de dragons habite sa magnifique propriété d’Ermenonville, héritée de son grand-père fermier général. Il a transformé les tristes landes et les marécages en un magnifique parc, unique à l’époque, dans lequel il a fait bâtir une pyramide, un moulin, une chaumière, un autel et une grotte. Les symétries chères à Le Nôtre sont remplacées par une heureuse négligence et des monuments gravés de poèmes et de réflexions philosophiques. Une « île aux cygnes » y deviendra bientôt « aux peupliers » et célèbre…
Rousseau, cherchant un asile à la campagne, accepte l’invitation du marquis et emménage dans le pavillon à l’entrée du château, le 20 mai 1778.
Pendant six semaines, il pratique la botanique et écrit un peu de musique. Il est heureux. Il meurt le 2 juillet, après sa promenade, à soixante-six ans. On l’enterre dans un grand tombeau de pierre, qui existe toujours sur l’île des peupliers et autour duquel viendront se recueillir Marat, Robespierre, Bonaparte et d’autres. Son corps est transféré en 1794 au Panthéon. La Révolution française aura attendu pour éclore que se soit éteint son plus grand artisan…
À quelques pas de là, l’abbaye de Chaalis n’est plus une abbaye… depuis quelques siècles. Elle abrite maintenant, outre de magnifiques meubles et objets d’art de l’Antiquité à l’Empire, des objets sur Rousseau rassemblés par le marquis de Girardin et ses descendants. La « galerie Jean-Jacques Rousseau » ne recèle aucun manuscrit du philosophe, mais de nombreuses peintures et sculptures se rapportant à lui ainsi que des partitions et des pages de son herbier. Une lettre de Thérèse Levasseur permet d’apprécier l’orthographe et le tempérament de celle qui fut pendant trente-trois ans la compagne de son « Gan Gaque ». Une bibliothèque spécialisée est accessible sur demande au conservateur du musée.
À Ermenonville, face à l’entrée du parc, l’Auberge du Soleil d’or devenu office du tourisme garde souvenir du séjour de Rousseau en 1778.
Autres demeures de l’auteur
Jean-Jacques, éternel grand voyageur poussé tantôt par les amours et les amitiés, tantôt par les haines mais jamais par l’intérêt, a séjourné dans de nombreux autres lieux, en particulier aux Charmettes et à Chambéry, à Montmorency et Trie-Château.
Pour visiter le lieu
Parc Jean-Jacques Rousseau. 1 rue rené de Girardin, 60950 Ermenonville. Tél. : 03.44.54.96.67 ; fax 03.44.54.98.61. Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 14h à 18h15. Les visites guidées sont principalement prises en charge par les agents du patrimoine du conseil général de l’Oise. Elles sont comprises dans le tarif d’accès et faites sur demandes (contact : Jean-Charles MORIN, Yolaine BOUCHETEAU ou Geneviève CLAVEL). Le Conseil général de l’Oise a édité un ouvrage illustré sur l’histoire du parc rassemblant une iconographie inédite couvrant toutes les périodes jusqu’à nos jours.
Abbaye royale de Chaalis. Musée ouvert du 1er mars au 11 novembre inclus, de 10h30 à 12h30 et de 14h à 18h et, entre le 12 novembre et le 1er mars, le dimanche seulement, de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30 (le parc est ouvert de 10h à 19h). Visites guidées (dernière visite à 17h), et visites libres uniquement les week-ends. Un restaurant champêtre accueille les amateurs de gastronomie. Tel : 03 44 54 04 02 ; fax: 03 44 54 07 90 ; courriel : chaalis@aol.com. Groupes scolaires : tel et fax : 03 44 88 13 90 et courriel : Jmvasseur@aol.com. Voir aussi www.chaalis.fr.
Quelqu’un à contacter ?
La Maison des Commères, qui jouxte le Mont-Louis à Montmorency, est le siège du Groupe d’études Jean-Jacques Rousseau du CNRS et d’un organisme de liaison de la recherche rousseauiste internationale. Tel. : 01 39 64 80 13. Fax : 01 39 89 91 23.
À voir aux alentours
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– L’abbé Prévost à Saint-Firmin et Courteuil
– Dumas et Vigny à Valgenceuse,
– Daniel Boulanger et Louis Bromfield à Senlis,
– Bernanos et Martin du Gard à Clermont,
– Eugène Sue à Bouqueval et Saint-Brice-sous-Forêt,
– Edith Wharton à Saint-Brice-sous-Forêt,
– Anna de Noailles à Epinay-Champlâtreux,
– Gérard de Nerval à Mortefontaine,
– Benjamin Constant à Hérivaux.
Petite bibliographie
Balade en Oise sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Crassati. Éditions Alexandrines.