Pierre Mac Orlan
Comme pour Colette, Maurice Leblanc, Marguerite Audoux et bien d’autres, la vocation de Pierre Mac Orlan est venue d’une demande extérieure. Il ne serait sans doute pas devenu « poète de l’aventure », créateur du « fantastique social », producteur radiophonique, célèbre parolier de chansons, académicien français et Goncourt, sans la demande que lui adresse en 1910 Gus Bofa, rédacteur en chef du journal Le rire.
Mac Orlan essaie d’y placer des dessins humoristiques, mais Bofa préfère les légendes qui les accompagnent. Il encourage le peintre-dessinateur à écrire des contes dont le succès le conduira à écrire son premier roman, La maison du retour écoeurant, un roman d’aventures loufoques…
C’est en 1927, année de Quai des Brumes et Sous la lumière froide (un autre de ses meilleurs romans, La Bandera, paraît après son reportage de 1930 à Alger et au Maroc sur les traces de la légion étrangère), que Mac Orlan décide de se retirer à Saint-Cyr-sur-Morin, achetant avec la dot de sa femme une ancienne fromagerie qui avait appartenu à Aristide Bruant et dans laquelle il vit jusqu’à sa mort en 1970. Il avait découvert Saint-Cyr en 1912 avec ses amis de Montmartre qui y venaient, les dimanches d’été, alterner parties de pêche et séances de peinture, sans oublier de s’arrêter à L’auberge de l’Oeuf dur créée par Julien Callé, un ancien montmartrois.
Mac Orlan a roulé sa bosse dans d’autres lieux :
– Pierre Dumarchey naît en 1882 à Péronne. Il a un seul frère, qui deviendra légionnaire.
– Leur mère décède alors qu’ils sont encore très jeunes, et l’éducation de Pierre se poursuit à Orléans chez la famille de celle-ci,
– puis, vers 1898, au Havre, à l’Ecole Normale Supérieure.
– En 1899, finalement peu attiré par le métier d’instituteur, il s’enfuit de l’Ecole Normale pour tenter une carrière d’artiste peintre – et de petits boulots – à Montmartre, qui sera son port d’attache, entre de multiples escales, jusqu’à 1912. Lorsqu’il a de l’argent, il y occupe une chambre à l’hôtel du Poirier, place Émile Goudeau.
– de 1901 à 1904, il est correcteur d’imprimerie à Rouen, pour La Dépêche. Il habite rue des Charrettes. C’est dans les rues et les bars de Rouen qu’il rencontre le « fantastique social » et qu’il commence à signer des tableaux Mac Orlan (peu dissert sur son histoire familiale, il se découvre une grand-mère écossaise).
– Après des séjours à Londres, au camp de Mourmelon (service militaire), en Belgique, en Italie, il retrouve Montmartre. Le cabaret Le lapin agile, à l’angle de la rue des Saules et de la rue Saint Vincent, l’accueille en compagnie de Max Jacob, Apollinaire, Carco, Dorgelès, Picasso, Vlaminck. La femme du patron, le « père Frédé », a eu une fille d’un premier mariage, qui va faire le bonheur de l’écrivain pendant cinquante-deux ans.
– Il passe ses étés de 1911 à 1914 à Brigneau-en-Moëlan, un village proche de Lorient fréquenté par des peintres. Il échappe de peu à la mort sur le front de la « Grande guerre », qu’il termine comme correspondant en Europe du Nord, découvrant Hambourg, Kiel, Cologne et le romantisme allemand.
– Il habite ensuite 10 rue du Ranelagh à Paris. C’est son premier réel appartement. Il y fait « salon littéraire », recevant Aragon, Malraux,…
L’ancien joueur de rugby repose, avec un ballon de rugby offert par l’équipe de France, dans le cimetière de Saint-Cyr.
Pour visiter le lieu
La maison Mac Orlan
La maison de Pierre Mac Orlan se trouve au hameau des Archets, à l’entrée de Saint-Cyr-sur-Morin quand on arrive de La Ferté-sous-Jouarre, sur la gauche. Passer le pont sur la rivière et tourner à gauche.
Voir www.musee-seine-et-marne.fr
Quelqu’un à contacter ?
Le Comité Mac Orlan, à www.comitemacorlan.com.
À voir aux alentours de Saint-Cyr :
– Bossuet à Meaux
– Mallarmé à Vulaines-sur-Seine
– Stevenson à Grez-sur-Loing
– La Fontaine à Château-Thierry
– Dumas à Villers-Cotterêts
– Racine à La Ferté-Milon
– Claudel à Fère-en-Tardenois
– Vailland à Reims
– Maurice Renard à Reims
Petite bibliographie
Le petit Mac Orlan illustré. Evelyne Baron, Francis Lacassin, Gilbert Sigaux. Édition Musée des Pays de Seine-et-Marne, Saint-Cyr-sur-Morin, 1996.
Petit guide illustré du musée des Pays de Seine-et-Marne. Evelyne Baron, Edouard de Laubrie et Florence Collette, Édition Musée des Pays de seine-et-Marne, Saint-Cyr-sur-Morin, 1995.
Les Cahiers Mac Orlan sont publiés par L’association des Amis de Pierre Mac Orlan.
Balade en Seine-et-Marne, aux éditions Alexandrines,
www.jeangustavetronche.fr.