Pierre LOTI à Paimpol

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La maison à la tour, à Paimpol.

« [D’abord, la Bretagne me causa] une oppression et une tristesse extrême. Ce fut mon frère Yves qui commença à m’initier à son charme mélancolique. Et ensuite l’influence qu’une jeune fille du pays de Tréguier exerça sur mon imagination très tard, vers mes vingt-sept ans, décida tout à fait de mon amour pour cette patrie adoptée… »
Pierre Loti. Le roman d’un enfant.

Chez un grand écrivain-voyageur, l’amour a donné à ce coin de Bretagne l’allure d’un pays exotique…

Si les deux premières visites de Loti à Paimpol sont le fruit du hasard pour l’une et de l’amitié pour l’autre, les trois suivantes sont en effet motivées par les espoirs d’un amour finalement déçu pour la jeune fiancée d’un paimpolais pêcheur d’Islande.

– mi-août 1868, Loti, ayant intégré l’année précédente l’école navale de Brest, fait escale dans la région de Paimpol avec ses camarades de la frégate Le Bougainville. Ils se restaurent en particulier à l’hôtel Le Richard, le bâtiment à la tourelle, encore debout à l’angle de la place du Martray et de la rue de l’Eglise.
– fin 1877, Loti se trouve à nouveau dans la région avec Pierre Le Cor, le marin qu’il reproduit sous les traits d’Yves Kermadec dans Mon frère Yves (1883).
– début 1882, l’écrivain fait connaissance à Brest avec Guillaume Floury, originaire de Pors-Even près de Paimpol, et modèle de Yann dans Pêcheur d’Islande.
En décembre 1882, Loti revient à Paimpol dans l’espoir de retrouver la soeur d’un matelot qu’il a aperçue à Brest, en octobre précédent, sur la frégate La Surveillante. Mais, déjà fiancée, elle refuse ses avances.
– Deux dernières tentatives -infructueuses- l’amènent encore à Paimpol en octobre et décembre 1884. Courant 1884, il a déjà commencé l’écriture de Pêcheur d’Islande, dont l’héroïne, Gaud (Marguerite), est le portrait fidèle de la jeune paimpolaise.

Le 21 octobre 1886, Loti épouse Blanche Franc de Ferrière.

Lors de chacun de ses séjours à Paimpol, c’est à l’hôtel Le Richard (devenu ensuite hôtel Michel, Renaut, Rouleau, aujourd’hui salon de coiffure) que Loti fait étape. Le bâtiment de granit devient, dans le roman, la maison de Gaud, et, dans Mon frère Yves, l’hotel Le Pendreff.

Là, Loti peut observer de près la vie des « islandais ».

Pêcheur d’Islande est achevé début 1886. Sa conception -suivie par Alphonse Daudet- ne s’effectue pas à Paimpol (et Loti n’a jamais vu la mer d’Islande), mais entre Rochefort, Paris, Toulon, le Japon, et sur quelques mers.

Le roman est le plus grand succès de Loti. Il assure également une renommée mondiale à Paimpol, petit port breton que rien ne distingue d’autres petits ports bretons, sauf la destination que choisissent ses bateaux pour pêcher la morue, entre chaque fin d’hiver et chaque fin d’été : la mer d’Islande plutôt que les côtes de Terre-Neuve.

Aujourd’hui encore, avec un peu d’imagination, on peut se figurer la place du Martray parsemée de tavernes plus ou moins sombres qui regorgent d' »islandais », avant qu’ils n’embarquent sur leur goélettes à huniers et que, comme Loti, ils n’aillent se purifier par le travail de la mer (et l’air vif d’Islande) des souillures de la vie à terre.

Le troisième bâtiment dans le dos de l’hôtel à la tourelle était un café, qui inspira le « café Tressoleur » de Pêcheur d’Islande.

Autres demeures de l’auteur

L’écrivain a beaucoup voyagé. Rochefort et ses environs ont été son principal port d’attache entre deux évasions quelque part.

Non loin de Rochefort se trouve la ferme La Limoise.
Loti est mort à Hendaye et est enterré dans le jardin de la Maison des aïeules, qui appartenait à ses tantes, sur l’île d’Oléron. Le jardin et la maison ne sont pas ouverts au public, mais le musée de Saint-Pierre d’Oléron rassemble des souvenirs de l’écrivain.

Pour visiter le lieu

Pour pénétrer dans la maison à la tour, place du Martray à Paimpol, rien de plus facile, c’est maintenant un salon de coiffure !

Non loin de Paimpol, accroché à la côte, Pors-Even était un village peuplé de « pêcheurs d’Islande ».

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La

La même, à l'époque de Loti
La même, à l’époque de Loti

A Rosporden, la maison « Mon frère Yves » qu’habita Pierre Le Cor à la fin de sa vie se trouve 4 rue Alsace-Lorraine.

Quelqu’un à contacter ?

Société des Amis de Pierre Loti. Alain Quella-Villéger, 4 allée du Cadre noir, 86000 Poitiers.

À voir aux alentours

Quelques voisins écrivains :
– Henryk Sienkiewicz à Costaérès,
Joseph Conrad à Lannion et L’Ile Grande,
Ernest Renan à Tréguier,
T. E. Lawrence à Dinard.

Petite bibliographie

Pêcheur d’Islande. Pierre Loti. Livre de poche n°2271.

Paimpol et son terroir. Mgr Jean Kerleveo. 1971, 510 pages.

Pierre Loti l’incompris. Alain Quella-Villéger. Éditions Presse de la Renaissance.

18 Comments

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  1. 1
    gouin christian

    > Pierre LOTI
    bonjour ,
    A la recherche des origines de mon grandpere Auguste Gouin j’ai su qu’i lavait cotoyé Pierre Loti durand de longues années etant lui meme lieutenant de vaisseau Ils avaient formé un club les mousquetaires Athos Portos et A ramis
    le troisieme larron devait etre Alexis De Broca peintre « orientaliste  »
    Athos etait mon grand pere qui signa ds les années 1925?…des articles sur le theatre…
    dans un journal de Nantes
    Avez vous ds vos archives quelques renseignement a ce sujet
    je vous en serai infiniment reconnaissant
    mon adresse @ est la suivante
    gouin@_gill@yahoo.fr

      • 3
        achatan

        > Pierre LOTI
        malheureusement je ne peux pas beaucoup t’aider mais par contre tu peux peut être toi, me donner quelques renseignements : la mère de mon arrière grand-mère s’appelait albertine viaud, et il semblerait d’après les dires de ma vieille arrière grand mère (encore en vie, 94ans) que sa mère serait parente de Pierre Loti (julien viaud), je ne sais pas qui elle pouvait être par rapport à lui. Peux-tu m’en apprendre ?
        et bon courage pour tes recherches!!

        • 4
          Christy

          > Pierre LOTI
          moi, je suis une jeune fille de 14 ans et je sais que c’est mon arrière arrière grand oncle, c’est à dire, que Pierre Loti est le frère de la grand mère de mon grand père: je sais c’est compliqué.
          justement je suis en train de faire des recherches pour mon arbre généalogique…

    • 5
      Anonyme

      > Pierre LOTI
      bonjour cher monsieur,
      en faisant une petite recherche sur mon arriere grand pere , alexis de Broca , je tombe un peu par hasard sur votre message. cela m’amuse bcp d’apprendre qu’ils avaient fait un club.
      N’hesitez pas à m’ecrire si vous souhaitez que l’on se rencontre.

      alexandre de Broca

      • 6
        Anonyme

        > Pierre LOTI
        Bonjour,

        Je sui sl’heureux propriétaire d’un tableau d’A de Broca, représentant l’ile d’Arz dans le Golfe du Morbihan.

        je cherche à en davoir plus sur le peintre, que j’aime beaucoup.

        Que me conseillez vous ?

        Cordialemt,
        H Copin

        • 7
          Anonyme

          > Pierre LOTI
          Je peux vous dire que je m’appelle Guillaume Floury et que je ne connais pas ce M. Pierre Loti

      • 8
        Anonyme

        > Pierre LOTI
        Cher Monsieur,
        Je cherche depuis plusieurs années un contact avec un héritier d’Alexis de Broca. J’ai en effet écrit plusieurs livres sur l’île aux Moines (56) où il a travaillé.
        Parmi les tableaux qu’il y a peints, il y en aurait un que je n’ai pas pu voir, titré « La congresse » qui représente un personnage original de l’île. J’en connais trois autres, mais il y en a sûrement beaucoup et son style en fait des documents importants. Mon mail : francois.de-beaulieu (arobase) wanadoo.fr. Bien cordialement, FdB

      • 9
        Taranis

        > Pierre LOTI
        Bonjour,

        ce que je sais :

        Alexis de Broca, peintre nantais était ami avec Félix Pommier, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Nantes et dessinateur de talent, lui-même. Au-delà de l’amitié, existait peut-être un lien familial ? Alex de Broca signait en effet certaines de ses correspondances « votre tonton Alex ».

        Tout deux on contribué à la création de l’association de rapins nantais « Le Clou » en 1884.

        Son fils, photographe (probablement à Nantes, également) était le père du cinéaste Philippe de Broca.

        Avez-vous des précisions sur l’oeuvre et la vie sociale de votre arrière-grand-père ? Je m’y intérèsse au titre de l’histoire locale.

        Meillleures salutations,

        B. Philipp

      • 10
        magdelaine

        > Pierre LOTI
        bonjour,j’ai dans mes archives 2 lettres de mr philippe De Broca 1823-1900 .Les 2 lettres sont technique (lunettes de visee ) adressée au deputé Mr Laisant en 1878 et 1880.Si vous voulez un scan (gratuit ) donner moi votre e-mail (ci-joins mon e-mail mag.alain@free.fr
        bien cordialement
        Magdelaine

      • 11
        holtz claude

        > Pierre LOTI
        Bonsoir cher monsieur,

        En cherchant des informations sur Alexis de Broca je suis tombé sur votre message. Je posséde un tableau qui a êté exposé au Grand Palais .Si vous voulez avoir des informations ,vous pouvez me contacter .

        • 12
          Anonyme

          > Pierre LOTI
          Bonjour, auriez-vous des informations sur le tableau d’Alexis de Broca « Une tombe », peint vers 1915 ?
          Merci par avance

  2. 13
    LE DEZ REMY

    Pierre LOTI à Paimpol
    j’habite dans la maison de pierre le Cor a rosporden, ou Pierre Loti avait

    sa chambre réservée, au 4 place de verdun, et non « Parc an Breach ».

    « Parc an Breach » est l’endroit ou est né julien Le Cor, filleul de Pierre Loti,

    et que celui-ci appelait « le petit Goéland »

    • 14
      Anonyme

      Pierre LOTI à Paimpol
      Je passerai « en pélerinage » à Rosporden dans le courant du mois de juillet. Pouvez-vous me dire si l’adresse du 4, place de Verdun est toujours celle de la maison de Pierre Le Cor? Par ailleurs, Parc an Breach se trouve-t-il dans la ville?
      Avec mes remerciements.
      J.M.H.

    • 15
      Editions Skol Vreizh

      Pierre LOTI à Paimpol
      Bonjour,
      Je viens de lire votre message qui date un peu. Je me permets de vous contacter pour vous faire savoir que les Editions Skol Vreizh de Morlaix (29) viennent de publier un numéro de leur Collection Bleue intitulé « Loti en Bretagne – à Rosporden chez Mon frère Yves » :

      Aspirant à Brest en 1867, Pierre Loti ne connaît d’abord de la Bretagne que les ports où le conduisent ses différents embarquements. Mais, vers 1878, à Lorient, il se lie d’amitié avec un autre marin, Pierre Le Cor, dont il fera, sous le nom d’Yves Kermadec, le héros de son roman Mon frère Yves. En 1877, ce dernier a épousé une jeune fille de Rosporden ; le couple s’installe bientôt dans la cité cornouaillaise et s’y fait construire une maison. Loti y a sa chambre et effectue, dans les années 1880, de fréquents séjours : il se fait même confectionner un costume breton pour assister aux pardons des environs. Dans son roman, comme dans son journal intime, il consacre de fort belles pages à sa ville d’adoption.
      Ajoutées aux souvenirs de Julien Le Cor, son filleul, et à diverses autres sources, elles sont l’occasion pour Fañch Postic d’évoquer Rosporden à la fin du XIXe siècle et de brosser les portraits de quelques personnalités : Pierre Loti et Mon frère Yves, bien entendu, mais aussi Anatole Le Braz et son beau-frère Eugène Herland, médecin, maire et conseiller général, Jean-René Prigent, directeur d’école, Jérôme Le Bihan, sonneur aveugle ou Katel, conteuse et marchande ambulante, sans oublier Julien Le Cor qui, sous le pseudonyme de Pierre Kermadec, aurait bien voulu suivre l’exemple littéraire de son célèbre parrain : mais son seul ouvrage sera, en 1927, la relation d’un séjour de Pierre Loti à Rosporden vers 1890, qui constitue la seconde partie de la présente publication.

      84 p. ; 20 x 22 cm, livre relié, couv. souple, rabats, impression NB, cahier quadri. de 12 pages, 12 €

  3. 16
    Maud Pouedras

    Pierre LOTI à Paimpol
    Bonjour, je m’appelle Maud Pouedras ( mais ce n’est pas le nom de mon père…)celui-ci ne m’a pas reconnu et est malheureusement décédé. Il s’appelait Serge Viaud et avait apparemment un lien de parenté avec Julien Viaud enfin Pierre Loti ( je crois que c’était son grand oncle).
    J’aimerais savoir si vous pouviez m’aider à faire des recherches car il est très difficile pour moi d’en obtenir.
    je vous laisse mon adresse e-mail: maud.pouedras@laposte.net
    En vous remerciant d’avance.

    Maud POUEDRAS

    • 17
      Quiterie Viaud

      Pierre LOTI à Paimpol
      cela peut paraitre étrange mais mon grand pere s’apelle Serge Viaud et Pierre Loti serait sans doute son grand oncle.

  4. 18
    EFFRAIE

    Pierre LOTI à Paimpol
    je possede un dossier assez riche et varie sur p loti ( biographie voyages evenements divers me contacter au 0380675235 CORDIALEMENT OU PAR MAIL

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