Léon BLOY

24 rue Rousselet à Paris
24 rue Rousselet à Paris

« J’irai ainsi, […] m’exaspérant de plus en plus… »

Jusqu’au bout, Bloy est fidèle à sa rage, vociférant par oral et par écrit (et décourageant un par un les journaux qui ont eu la mauvaise idée d’accepter ses articles).
Par l’écriture, il veut percer le dessein de Dieu dans l’Histoire, dans la société et dans sa vie.

Grâce à l’abondance de sa correspondance et de son journal, on connaît assez bien le parcours de ses errances religieuses, humaines -voici ses premières compagnes : une prostituée, une tuberculeuse, une morphinomane, puis trois autres avant celle qu’il épouse enfin- et géographiques :

Il naît en 1846 à Périgueux, d’un père franc-maçon aux Ponts et Chaussées et d’une mère dévote.

Après le lycée de Périgueux, Léon s’oriente d’abord vers le dessin et la peinture, tout en écrivant un drame.

Alors qu’il habite 24 rue Rousselet à Paris, il fait connaissance à 21 ans avec Barbey d’Aurevilly, autre révolté, qui réside en face de chez lui, au 25 et réunit chaque dimanche quelques auteurs débutants : Bloy, Coppée, Bourget, Huysmans, Péladan, Richepin.

La contagion est rapide : en 1869, Léon écrit à sa mère, pleine de joie (mais son père l’est moins) : « Pour moi, il n’y a de vraie foi que celle qui gouverne absolument et despotiquement la raison. »

En 1878 se crée le groupe des Hydropathes, qui rassemble, outre Bloy, Coppée, Goudeau, Arène, Cros,… et se réunit au café du Sherry Cobbler, 40-42 boulevard Saint-Michel (café aujourd’hui disparu).

En 1884, Bloy se lie avec Huysmans et Villiers-de-l’Isle-Adam.

En 1886, il vit à Fontenay-aux-Roses et y écrit Le désespéré.

En 1887, on le trouve 127 rue Blomet, au 2ème étage.

En 1890, marié, il emménage 54 rue Dombasle, puis, en 1894, 139 rue d’Alésia.

Après Antony, les Bloy occupent en 1895 un petit pavillon insalubre impasse Coeur-de-Vey, derrière l’église Saint-Pierre-de-Montrouge. Ils y perdent un fils. On retrouve ce décor et ce triste événement dans La Femme pauvre.

Ils vivent ensuite cité Rondelet à Montrouge, où ils perdent un autre fils.

Après un séjour au Danemark -le pays de Mme Bloy-, la famille est à Lagny de 1900 à 1904, où elle continue les déménagements : d’abord la villa Beauregard, rue des Petites, puis 9 rue Saint-Laurent, puis 27 rue de Noisiel. Bloy écrit à Lagny Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne

De 1904 à 1911, il sont à Montmartre, avec quatre autres demeures successives, entre autres l’appartement n°3 au rez-de-chaussée du Château des Brouillards (dans le prolongement de la rue de l’Abreuvoir), demeure chère à Nerval, puis un atelier 12 rue Cortot, puis le 40 rue du Chevalier de la Barre.

En 1911, les voilà 3 place Condorcet à Bourg-la-Reine, puis 7 rue André Theuriet, dans la maison (détruite aujourd’hui) que Péguy a quittée pour aller mourir à la guerre.

Bloy y décède le 3 novembre 1917.

Pour visiter le lieu

Des multiples demeures de l’écrivain, une est au moins ouverte à la visite : le 12 rue Cortot à Montmartre, depuis longtemps maison de nombreux artistes et écrivains, devenue un musée du vieux Montmartre.
Quelqu’un à contacter ?

À voir aux alentours

Quelques écrivains résidents de la butte Montmartre :
– Nerval,
– Francis Carco et Roland Dorgelès,
– Alphonse Allais,
– Georges Courteline,
– Marcel Aymé,
– Pierre Mac Orlan,
– Max Jacob,
– Céline,

Petite bibliographie

Le livre des heures de Léon Bloy. Article de Patrick Kéchichian dans le Monde des Livres du 21 janvier 2000.

Un perpétuel errant : Léon Bloy. Article de Pierre Arrou dans Demeures inspirées et sites romanesques, tome IV, éditions de l’Illustration.