Jumainville, c’était Méréville…
Jean-Louis est un enfant du pays. Il naît à Méréville le 25 juin 1919 d’une mère institutrice et d’un père pharmacien qui, dans ses temps libres, préfère à sa pharmacie de la rue Jean-Jacques Rousseau le jardinage, le violon, la peinture ou l’écriture de vaudevilles pour la troupe théâtrale du village. Ses études littéraires le mènent à Paris, puis à Haguenau lorsqu’il devient enseignant.
Heureusement, une bonne surprise l’arrache rapidement à cette région qui n’est pas la sienne : en 1945, son roman Mon village à l’heure allemande est récompensé par le Prix Goncourt, un an après qu’il ait été attribué à Elsa Triolet. Les deux auteurs ont abordé les mêmes thèmes : la seconde guerre mondiale, l’occupation allemande, la collaboration, la résistance. Le Prix permet à Jean-Louis Bory de racheter la propriété acquise en 1880, à Méréville, par ses grands-parents et qui avait ensuite appartenu à la comtesse Cally, sa tante : la Villa des Iris, qu’il rebaptise La Calife.
Entre 1946 et jusqu’à sa mort en 1979, sa vie se déroule entre Paris et Méréville. Il tente de poursuivre à travers différents livres le récit de l’histoire de Jumainville. L’accueil froid du public le contraint à reprendre l’enseignement… pour le bonheur de ses élèves du lycée Voltaire et du lycée Henri IV. Sa prise de position contre la guerre d’Algérie et pour l’insoumission en 1960 le rend indésirable au sein de l’Education Nationale. Il retourne à sa plume, comme journaliste, critique (acerbe), scénariste, auteur d’études et de biographies (sur Balzac, Eugène Sue,…).
Il renoue avec ses passions d’enfance : le cinéma et le théâtre. Mais pour lui, les plus belles « toiles » du quartier latin ne remplacent pas les paysages de la Beauce. À Méréville, il prend soin de son jardin comme de sa bibliothèque (quarante mille titres !).
Il révèle son homosexualité en janvier 1975.
Le 11 juin 1979, vaincu par une dépression, il met fin à ses jours. L’écrivain repose là où il est né, à Méréville.
Pour visiter le lieu
La Calife se trouve à l’entrée du chemin des Larris, juste au-dessus du petit lavoir sur la Juine. Abritée derrière de hauts murs, la maison -signalée par une plaque- est propriété privée et n’est pas ouverte au public.
À voir aux alentours
– Georges Duhamel à Dourdan et Créteil,
– Jean Cocteau à Milly-la-Forêt,
– Bernardin de Saint-Pierre et Alfred Jarry à Corbeil-Essonnes,
– Alphonse Daudet à Draveil-Champrosay,
– George Sand à Palaiseau,
– Charles Péguy à Lozère,
– Aragon et Elsa Triolet à Saint-Arnoult-en-Yvelines,
– Hugo à Bièvres,
– Malraux et Louise de Vilmorin à Verrières-le-Buisson,
– Paul Fort à Montlhéry.
Petite bibliographie
Un prix d’excellence. Jean-Louis Bory. Editions Gallimard.
Jean-Louis Bory. Marie-Claude Jardin, éditions Belfond, 1991.
Balade en Essonne sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Craissati. Éditions Alexandrines, 1997.
Littérature vagabonde. Jérôme Garcin. Editions Presse Pocket, N°10533, 1998.