À une heure de la capitale par la N2, Villers-Cotterêts doit sa prospérité à sa situation sur l’axe Paris-Soissons (qui explique l’existence de nombreuses hôtelleries et auberges aujourd’hui disparues, mais on les reconnaît à leur porche ou à leur cour) et à la présence du château que François 1er, séduit par la forêt giboyeuse, a fait édifier.
Alexandre Dumas « père » – celui des Trois mousquetaires – y naît le 24 juillet 1802. Son propre père décède quatre ans plus tard, décoré de médailles, mais malade et malheureux.
Il était né en 1762 à Saint-Domingue d’une esclave noire et de Monsieur Davy de la Pailleterie, au « mas » de ce dernier, qui ne l’a pas reconnu… d’où son nom. Vous avez suivi ?
Général de l’armée de la Révolution, le père de Dumas avait épousé en 1792 Marie-Louise Labouret, une demoiselle de Villers-Cotterêts.
Dumas vit à Villers jusqu’en 1822. Entre sa naissance et cette année-là, sa vie et la vie de sa mère ne sont qu’une dégringolade régulière vers plus de pauvreté et d’humiliations, encore plus après la mort du grand-père maternel, Claude Labouret.
En 1822, Dumas fuit donc ce triste paysage pour Paris…
Villers-Cotterêts et ses alentours sont une « terre d’écrivain » où l’imagination est nécessaire pour s’y croire au temps des Dumas, tant elle s’est transformée depuis. Pourtant, les lieux de mémoire sont partout (la localisation précise de certains a été perdue) :
– L’Hôtel de Ville, où le général Dumas épouse en 1792 Marie-Louise Labouret.
– La Maison natale de Dumas, 46 rue Lormet devenue rue Alexandre Dumas en 1873 (demeure privée, signalée par une plaque).
– L’église, où Alexandre est baptisé le 18 août 1802.
– Le château des Fossés, à 4 km de Villers-Cotterêts, où les Dumas vivent en 1804-1805.
– Le château de Villers, où il prend à dix ans ses premières leçons d’escrime.
– rue du Général Mangin (autrefois rue de Soissons) se trouvait l’hôtel de l’Épée, qui héberge les Dumas de 1805 à 1807. Il était propriété du grand-père Labouret jusqu’à 1798. En 1805, Dumas y est revenu, mais comme locataire.
– Sur cette place se tenaient également l’armurier Montagnon, qui voit souvent la visite d’Alexandre, ainsi que le bureau de tabac tenu par Madame Dumas à partir de 1814, et l’étude de Maître Mennesson, où Alexandre travaille à quinze ans.
– Entre 1807 et 1814, les Dumas habitent une autre maison de la rue de Lormet, dont l’emplacement précis est inconnu.
– Le collège, 33 rue du Général Mangin, dont ne subsiste de l’époque de Dumas que le bâtiment sur rue
– Le Musée Alexandre Dumas, 24 rue Demoustier.
– Le cimetière, rue Maurice Bourbon, où repose Alexandre Dumas (jusqu’à son transfert au Panthéon à l’automne 2002) ainsi que le Général Dumas, son père.
Autres demeures de l’auteur
L’écrivain a également vécu à Port-Marly, dans son domaine de Monte-Cristo, et à de nombreuses adresses parisiennes.
Pour visiter le lieu
Le Musée Alexandre Dumas, 24 rue Demoustier (tel. : 03 23 96 23 30) est ouvert de 14h à 17h ; le site de la mairie de Villers-Cotterêts peut être consulté pour les jours de fermeture : www.mairie-villerscotterets.fr. Le site de l’agence régionale du patrimoine de Picardie (www.arpp.org) cite également ce musée qui fait partie du réseau des maisons d’écrivains et lieux de mémoire littéraire en Picardie. Des questions peuvent être posées au musée Dumas à l’adresse musee-dumas@mairie-villerscotterets.fr.
Quelqu’un à contacter ?
Le site de la Société des Amis d’Alexandre Dumas.
À voir aux alentours
Par Fleury, Corcy et Louâtre ou par Longpont, la route est magnifique jusqu’au château de Villers-Hélon, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Villers-Cotterêts. C’est dans ce château que Dumas rencontre pour la première fois le comte de Leuwen, ce qui décide de sa vocation littéraire. Le château est maintenant une demeure privée. Les amateurs de camping trouveront leur bonheur dans le parc.
Près d’Haramont se trouve le petit château des Fossés, habité en 1805-06 (juste avant sa mort) par le général Dumas.
D’autres écrivains de la région sont :
– La Fontaine à Château-Thierry,
– Claudel à Fère-en-Tardenois,
– Pierre Mac Orlan à Saint-Cyr-sur-Morin,
– Boulanger et Bromfield à Senlis.
Petite bibliographie
Le pays natal. Alexandre Dumas. Mercure de France, 1996, 128 pages.
Villers-Cotterêts. Trois promenades avec Alexandre Dumas. Direction régionale des Affaires culturelles, Service régional de l’Inventaire, 5 rue Henri Daussy, 80044 Amiens Cédex 01. Tel. : 03 22 97 33 73. 30 F.
Mes mémoires. Alexandre Dumas.
Alexandre Dumas, un aventurier de génie et Le Comte de Monte-Cristo, Cédéroms édités par Acamédia.